
Spécialisation de la justice : avec l’appui du BINUH et du PNUD, l’administration CPT – Alix Didier Fils Aimé concrétise une réforme majeure attendue depuis des années
Spécialisation de la justice : avec l’appui du BINUH et du PNUD, l’administration CPT – Alix Didier Fils Aimé concrétise une réforme majeure attendue depuis des années
Port-au-Prince, 22 avril 2025: Depuis des années, on en parlait. Des rapports l’évoquaient, des conférences en faisaient un sujet prioritaire, des diplomates le rappelaient à chaque rencontre avec les autorités haïtiennes. Spécialiser la justice, créer des pôles capables de traiter les dossiers sensibles, comme la corruption, le blanchiment, les crimes sexuels, et les affaires transnationales, c’était devenu presque une promesse figée dans le temps. Mais cette fois, c’est fait.
Le décret est tombé. Deux pôles judiciaires spécialisés seront désormais actifs à Port-au-Prince. Et derrière cette annonce, il y a des visages, des décisions, et surtout une volonté politique qui a su se manifester là où d’autres n’ont pas osé ou voulu aller.
Ce sont les démarches répétées de la cheffe du BINUH, appuyée par sa Section Droits humains, qui ont gardé vivante cette réforme dans les discussions officielles. Elle l’avait réclamée dès l’époque d’Ariel Henry, elle l’avait relancée sous Garry Conille. Mais c’est avec l’administration actuelle, celle du CPT et du Premier ministre Alix Didier Fils Aimé, que les choses ont réellement bougé.
Il ne s’agissait pas seulement de signer un texte, mais de prendre position. Dire que la justice mérite des moyens, de la méthode et des spécialistes pour mieux répondre à la complexité du crime aujourd’hui. Le PNUD a été un soutien essentiel dans ce parcours, apportant à la fois appui technique et continuité dans le suivi.
Ce n’est pas la fin du chemin, bien sûr. Il faut maintenant former, nommer, encadrer. Mais cette réforme est un symbole : elle montre qu’en pleine crise, il est encore possible de poser des actes concrets, de sortir des promesses vides pour aller vers l’action.
Dans ce pays souvent paralysé par les urgences, cette avancée en matière de justice donne un souffle d’espoir. Celui qu’un État plus juste n’est pas hors de portée. Il demande simplement du courage, de la cohérence… et un peu de ténacité.
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ÉtiquetteBINUH Justice María Isabel Salvador Specialisation
Diplômé en journalisme et communication, chef de projet PM4, PDG du Journal Le Louverture
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