
Maria Isabel Salvador met en garde l’ONU : sans aide internationale urgente, Haïti sombrera dans le chaos
Maria Isabel Salvador met en garde l’ONU : sans aide internationale urgente, Haïti sombrera dans le chaos
La représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Haïti, et cheffe du BINUH, Maria Isabel Salvador, a lancé un avertissement clair au Conseil de sécurité ce lundi 21 avril : sans un appui international rapide et renforcé, Haïti court vers un effondrement total.
Depuis janvier, des groupes criminels ont mené des attaques coordonnées dans la capitale et plusieurs régions du pays. Kenscoff, Delmas, Pétion-Ville et même le centre-ville de Port-au-Prince sont aujourd’hui sous menace. Dernier exemple en date : la prise de Mirebalais, avec l’évasion de plus de 500 prisonniers. Une opération qui illustre, selon Salvador, une stratégie délibérée visant à briser l’État.
Entre février et mars, 1 086 personnes ont été tuées, 383 blessées, et plus de 60 000 déplacées. Ces chiffres s’ajoutent à plus d’un million de déplacés à la fin de l’année 2024.
Face à l’escalade, la Police nationale d’Haïti, soutenue par les Forces armées et la Mission multinationale de sécurité, peine à contenir la crise. Un budget révisé a été adopté le 14 avril pour renforcer les capacités sécuritaires. Mais Salvador reste catégorique : “les efforts internes ne suffisent pas”.
Malgré cette situation, les autorités haïtiennes poursuivent leur processus politique. Le Conseil présidentiel de transition, dirigé par Fritz Jean, réaffirme son engagement à organiser des élections d’ici février 2026. Le Conseil électoral provisoire a lancé des consultations. Le PNUD a redéfini son soutien technique, et une task force de l’ONU coordonne les efforts sur le terrain. Toutefois, les inquiétudes sur la faisabilité du calendrier sont nombreuses.
Parallèlement, la crise humanitaire se dégrade : choléra, violences sexuelles dans les camps de déplacés, fermeture de 900 écoles et 39 centres de santé dans la région métropolitaine. Le BINUH appelle les États membres à soutenir sans délai le Plan de réponse humanitaire 2025.
“Sans une assistance concrète, rapide et coordonnée, Haïti risque le chaos. Il n’y a plus de marge de manœuvre”, a conclu Maria Isabel Salvador.
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Diplômé en journalisme et communication, chef de projet PM4, PDG du Journal Le Louverture
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