
Lettre ouverte à Gary Victor : Quand les mots ne suffisent plus
Lettre ouverte à Gary Victor : Quand les mots ne suffisent plus
Monsieur Gary Victor,
Romancier, scénariste, journaliste, auteur haïtien.
Autant de titres qui devraient inspirer le respect, le dialogue, la hauteur. Pourtant, vous choisissez de vous en servir comme d’un piédestal pour regarder de haut un pays qui, lui, lutte au quotidien contre le chaos.
Votre dernière sortie publique n’a rien d’un cri du cœur ni d’un appel au réveil. C’est un exercice de mépris, de jugement facile, où l’élégance du verbe masque mal la pauvreté de la vision. Vous accusez, mais vous n’agissez pas. Vous ironisez, mais vous n’unissez pas. Vous critiquez, mais vous ne proposez rien.
Oui, vous avez du talent. Une plume. Une intelligence réelle. Mais à quoi sert-elle si ce n’est qu’à humilier, à discréditer, à faire le malin dans les salons et les chroniques de circonstance ? Le peuple ne lit plus vos textes, non parce qu’il ne comprend pas, mais parce qu’il n’y retrouve ni espoir, ni solution, ni chaleur humaine.
Vous dénoncez la compassion, vous moquez l’empathie diplomatique, vous balayez d’un revers de plume les gestes simples de décence. Où est votre grandeur d’âme ? Où est le devoir moral de l’écrivain, du penseur, du journaliste ? Où étiez-vous quand il fallait dénoncer les criminels en armes ? Quand il fallait défendre les innocents, pas depuis un studio ou un clavier, mais dans la rue, sur le terrain, dans le réel ?
Vous refusez la politique, dites-vous. Peut-être parce que, malgré votre intelligence, vous sentez confusément que vous n’êtes pas utile à la société. Vos textes brillent, mais ils ne transforment rien. Ils flattent l’ego des lettrés, mais ils n’élèvent pas les consciences. Vous êtes devenu un intellectuel d’ombre : sans risque, sans engagement, sans trace.
Et c’est peut-être cela, le plus grand échec d’un homme de lettres : ne laisser derrière lui que des mots, et aucun acte.
EP Citoyen engagé
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