
Kenscoff : un rapport du BINUH critique la gestion policière de la crise
Kenscoff : un rapport du BINUH critique la gestion policière de la crise
Un rapport conjoint du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) et du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), publié le 7 avril, critique la réponse de la Police nationale d’Haïti (PNH) face aux attaques armées ayant touché la commune de Kenscoff. En deux mois, ces violences ont causé la mort d’au moins 262 personnes.
Malgré des alertes reçues en amont, la PNH n’a pas déployé les moyens nécessaires pour prévenir l’offensive des groupes criminels. Le rapport note un délai de cinq heures entre le début de l’attaque, à 3h du matin le 27 janvier, et l’arrivée des forces de sécurité, alors que les zones visées ne se trouvaient qu’à une heure de route des commissariats de Kenscoff et Pétion-Ville.
Les Nations unies pointent également un manque de coordination entre les autorités gouvernementales et la direction de la PNH. Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé avait reconnu que le Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) était informé de la menace. Pourtant, aucune sanction n’a été envisagée contre le directeur général de la PNH, malgré les échecs constatés.
Depuis l’attaque, des unités spécialisées ont été déployées, mais selon le rapport, la faiblesse des effectifs et la forte infiltration des gangs empêchent un véritable rétablissement de l’ordre. Une seule arrestation a été effectuée en lien avec ces événements.
Le BINUH appelle à l’élaboration d’un plan de reconquête des zones touchées, à un renforcement du renseignement et à une meilleure anticipation des menaces pour protéger la population.
Diplômé en journalisme et communication, chef de projet PM4, PDG du Journal Le Louverture
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