Haïti : Trois mois après sa nomination, la ministre de la Condition Féminine face à ses responsabilités

Depuis environ trois mois, Pedrica St Jean occupe la fonction de ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) dans un contexte difficile pour les femmes haïtiennes. Les attentes sont élevées, mais les résultats se font attendre. Alors que la situation des femmes continue de se détériorer, la ministre peine à apporter des réponses concrètes aux défis urgents qui se posent.

Le fléau des violences basées sur le genre est en constante augmentation dans un climat d’insécurité généralisée, et pourtant, les mécanismes de protection restent insuffisants. Les victimes, souvent laissées sans soutien adéquat, rencontrent de nombreuses barrières pour accéder à la justice ou à des services de prise en charge. Si des promesses ont été faites, leur mise en œuvre reste largement absente.

L’autonomisation des femmes, qui aurait dû être au cœur de son action, reste un chantier en suspens. Les initiatives de soutien à l’entrepreneuriat féminin et à la formation professionnelle, pourtant annoncées, sont restées à l’état de promesses. L’absence de mesures concrètes et adaptées maintient les femmes dans une précarité grandissante, exacerbant les inégalités économiques.

Le ministère a aussi pour mission de veiller à l’application des engagements internationaux d’Haïti en matière de droits des femmes. Cependant, les réformes attendues n’ont pas encore vu le jour, et l’impact sur le terrain reste limité. Si le ministère ne parvient pas à honorer ces engagements de manière significative, il risque de perdre toute crédibilité.

À environ trois mois de sa prise de fonction, Pedrica St Jean a encore la possibilité de redresser la situation. Mais le temps presse. Si des actions fermes et visibles ne sont pas rapidement mises en œuvre, le ministère pourrait voir son influence diminuer, et les femmes haïtiennes risquent de continuer à souffrir de l’absence de politiques publiques réellement efficaces en leur faveur.