Editorial : RTVC incendiée, Port-au-Prince sous siège : où est le CPT ?

RTVC incendiée, Port-au-Prince sous siège : où est le CPT ?

L’incendie criminel qui a ravagé les locaux de la Radio Télévision Caraïbes (RTVC) dans la nuit du 12 au 13 mars est un nouveau symbole du chaos qui s’abat sur Haïti. Pendant que les gangs poursuivent leur offensive sanglante, prenant en otage des quartiers entiers et contraignant des familles à l’exil, le Conseil Présidentiel de la Transition (CPT) reste figé dans l’inaction. Face à cette montée en puissance du crime organisé, où sont les décisions fortes ? Où est la riposte à la hauteur du péril ?

Depuis des mois, on nous parle de rétablissement de l’ordre, de mesures d’urgence, de décisions fermes. Pourtant, la réalité est tout autre : la capitale est sous siège, les habitants fuient comme ils peuvent, et la peur dicte le quotidien. À l’Avenue Christophe, des hommes lourdement armés ont pris possession des lieux, forçant encore une fois des résidents à l’exil. Face à cette escalade, le CPT se contente de réunions et de déclarations creuses pendant que la population endure l’enfer.

L’attaque contre la RTVC n’est pas qu’un simple acte de vandalisme : c’est une tentative délibérée d’étouffer la liberté d’informer. Un média de référence a été réduit en cendres sous les yeux d’un État absent. Pas de mesures immédiates, pas de réponse forte. Juste une nouvelle ligne dans la longue liste des désastres dont personne ne semble vouloir assumer la responsabilité.

Jusqu’à quand cette mascarade va-t-elle durer ? Jusqu’à quand faudra-t-il compter les victimes pendant que ceux qui prétendent détenir le pouvoir se contentent d’assister au désastre ? Haïti n’a pas besoin d’un Conseil fantôme, mais d’un leadership réel, capable d’affronter cette crise avec courage et détermination. L’histoire jugera ceux qui, au lieu d’agir, ont préféré regarder le pays sombrer.

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