Éditorial: Qui nous roulera la Pierre?
Éditorial: Qui nous roulera la Pierre?
Tout le monde se frottait les mains après l’annonce de la création du BINUH. Le départ de la MINUSTAH avait affecté plusieurs personnes; si pour les femmes qui héritaient d’enfants qui ne connaîtront jamais leurs pères c’était un choc, pour ceux qui louaient des appartements, faisaient du commerce avec les forces d’occupation c’était un manque à gagner. Cependant pour d’autres secteurs et organisations, principalement les organisations féminines, cette présence renforçait sur le terrain leur capacité de s’organiser et de réclamer leurs droits de participation au plus haut niveau dans les espaces de décision.
cette année supplémentaire ne sera pas bien accueillie par tout le monde; mais en dépit des critiques, le BINUH à joué son rôle au grand dam de ceux qui avaient des agendas cachés. Et comme l’a toujours souligné sa responsable Hélène La Lime, la solution aux problèmes d’Haïti revenait aux Haïtiennes et Haïtiens.
Ce renouvellement signifiait une chose, le Pays avait encore une chance à travers ses secteurs organisés de proposer quelque chose de durable par un retour à l’ordre constitutionnel. Pour cela, l’ingrédient qui nous manque n’est autre qu’un sentiment d’appartenance, un amour profond pour le Pays. Les protagonistes devraient une fois de profiter de cette énième occasion pour entamer un dialogue inclusif en vue de renouer le Pays avec les principes démocratiques qui ont fait leurs preuves ailleurs.
Personne ne sortira vainqueur d’une catastrophe ou d’un crash national, le constat est probant actuellement, tout le monde veut un changement. Mais pour ce faire la responsabilité devrait être partagée pour corriger les erreurs et faire de la loi le seul guide de la reconstruction tant souhaitée.
Le gouvernement du Dr Ariel Henry à lui seul ne pourra pas parvenir à des solutions durables si les autres secteurs ne s’impliquent pas dans cette démarche de changement. Cette division a occasionné des débordements qui ont coûté et coûtent encore des vies.
Personne n’est à l’abri, cela nous concerne tous en tant que Nation. Rien n’et joué à l’avance, mais si chacun participait activement dans la recherche d’une solution durable, les retombées porteraient les fruits de ce renouveau qui nous filait entre les doigts depuis plusieurs années. Personne ne viendra nous rouler la Pierre qui obstruait la route du développement durable; seuls les Filles et Fils de notre Nation pourront donner le ton et montrer la voie à ceux qui veulent nous accompagner pour qu’Haiti reprenne sa place sur la carte des destinations touristiques, un pays pacifié et réconcilié.
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