Assassinat de Jovenel Moïse : La police continue de traquer les mercenaires

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Assassinat de Jovenel Moïse : La police continue de traquer les mercenaires .

En cette matinée de jeudi 8 juillet des vidéos et des photos circulaient sur les réseaux sociaux supposant qu’on a capturé un cinquième autre assaillant sur le sol dominicaine. Pour l’heure, aucune déclaration officielle ne vient corroborer les faits, toutefois, hier, soit le même jour de l’attentat, la Police nationale d’Haïti a affirmé lors d’un point de presse avoir tué quatre des assaillants présumés qui seraient à l’origine de l’assassinat du président Jovenel Moïse, et en a arrêté deux autres, tandis que des agents piégaient les autres tueurs et qu’ils échangeaient des coups de feu, a déclaré mercredi le chef par intérim de la PNH; “Au moment où je vous parle, la police est engagée dans une bataille”, a ajouté Léon Charles lors de cette annonce à la presse en présence du Premier ministre par intérim Claude Joseph.

Ajoutons aussi que le chef de la police a déclaré que trois policiers qui avaient été retenus en otage par les tueurs avaient été libérés. Il n’a pas fourni d’autres détails, ni dit ce qui avait conduit la police aux agresseurs présumés. Un certain nombre de suspects s’étaient réfugiés à Pelerin, le quartier où vivait le président, a déclaré Charles, et la police avait bloqué l’entrée et la route menant à la communauté. « Nous continuerons à les traquer », a-t-il déclaré. « Soit ils sont arrêtés , soit ils sont éliminés dans l’échange de coups de feu. La poursuite va continuer. » L’opération de police en cours devait se dérouler toute la nuit, a déclaré le ministre des Communications Pradel Henriquez. Il a rappelé aux Haïtiens qu’un « état de siège » avait été déclaré qui « implique un couvre-feu » et limite également la liberté de la presse. « Il y a des informations qui circulent sur les réseaux sociaux qui ne sont pas en faveur de ce qui se passe ici », a-t-il déclaré. Henriquez a noté que certains des agresseurs présumés étaient haïtiens. Il a également réitéré que parmi les assaillants « il y avait des individus qui parlaient anglais, qui parlaient espagnol, qui sont entrés dans la maison du président ».

Le Corps du président

Carl Henry Destin, juge de paix adjoint de Pétion-Ville, a rapporté mercredi que le corps de Moïse était criblé de balles, il y avait des signes que le président avait peut-être été torturé. “Nous avons trouvé douze trous dans le corps du président”, a déclaré Carl Henry Destin. « Le bureau et la chambre du président ont été saccagés. Nous l’avons trouvé allongé sur le dos, un pantalon bleu, une chemise blanche maculée de sang, la bouche ouverte, l’œil gauche crevé. Nous avons vu un impact de balle au niveau de son front, un dans chaque mamelon, trois à la hanche, un dans l’abdomen. » Le juge a déclaré au journal que les blessures par balle avaient été faites avec des armes de gros calibre et avec des balles de 9 mm. Aucune autre personne à la résidence présidentielle n’a été abattue, à l’exception de la première dame, a déclaré Destin.

Ce qui s’est passé selon les propos de de Léon Charles: “Moïse a été tué tôt mercredi matin, selon Joseph, après que des assaillants inconnus ont pris d’assaut sa maison et l’ont abattu ainsi que sa femme, Martine Moïse. La première dame a été transportée par avion à l’aéroport exécutif de Fort Lauderdale, puis emmenée au Ryder Trauma Center de Jackson Health System.

Moïse était gardé par sa propre sécurité personnelle, qui fait partie d’une unité spécialisée de la Police nationale haïtienne affectée au palais présidentiel. Mais des sources disent qu’il y a toujours eu des inquiétudes quant à l’insuffisance de sa sécurité, ce qui l’a amené à un moment donné à embaucher des étrangers pour renforcer sa garde. En août dernier, le chef du Barreau de Port-au-Prince, Monferrier Dorval, a été abattu non loin de la résidence privée du président. Personne n’a été inculpé du meurtre.

La police n’a pas fourni beaucoup de détails sur les meurtres ou sur les suspects qui ont été capturés. Ils ont confirmé que certains d’entre eux parlaient espagnol, comme Joseph l’avait déclaré dans un communiqué dans les heures qui ont suivi l’assassinat. Lors de la conférence de presse, Joseph, le Premier ministre par intérim qui s’était déclaré plus tôt dans la journée aux commandes, a appelé au calme. Il a déclaré avoir rencontré des diplomates étrangers en Haïti et avoir passé 30 minutes à parler avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken. « Nous avons parlé d’élections, nous avons parlé de sécurité, nous avons parlé d’un accord politique », a déclaré Joseph à propos de la conversation avec Blinken. Helen La Lime, la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, doit informer le Conseil de sécurité de l’ONU jeudi de la situation en Haïti. L’ONU, comme les États-Unis, a appelé à la tenue d’élections dans le pays. Il soutient également un référendum controversé sur une nouvelle constitution que Moïse avait poussé.

La mort du président a plongé Haïti plus profondément dans l’incertitude. Haïti n’a actuellement pas de parlement, qui a été dissous l’année dernière, mais il a deux premiers ministres – l’un qui a récemment démissionné et l’autre, le Dr Ariel Henry, nouvellement nommé par le président. Mercredi, la communauté internationale était profondément préoccupée par le chaos qui éclatait dans le pays et par la meilleure façon de l’empêcher. Au pouvoir par décret depuis janvier 2020, Moïse était devenu de plus en plus impopulaire alors qu’Haïti faisait face à une série de crises à plusieurs volets. Bien que les groupes d’opposition et de la société civile aient de plus en plus demandé à Moïse de se retirer de ses fonctions, son assassinat à l’intérieur de sa résidence privée à Pelerin 5 est un choc pour tous les Haïtiens. Hier, les rues de la capitale, y compris autour de l’aéroport étaient fermés, la circulation vidée. Le peuple en deuil ne sait même pas vraiment qui est désormais à la tête du pouvoir. Est-ce Ariel Henry le Premier ministre nommé mais non installé dans ses cabinets ou Claude Joseph le premier ministre par intérim limogé, et réfuter à la demande de l’OEA.