Sécurité : sortir des querelles pour agir

Sécurité : sortir des querelles pour agir

Le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé a la volonté inébranlable de faire régner la paix dans le pays. Son engagement dans la lutte contre l’insécurité est une réalité, mais il ne peut porter seul cette responsabilité. La Police nationale d’Haïti (PNH), en première ligne face aux gangs, souffre de problèmes structurels majeurs : manque de coordination, infiltration par des éléments liés au crime organisé, difficultés de commandement. L’opération menée à Village de Dieu samedi dernier a ravivé les débats sur l’absence de drones kamikazes lors de l’intervention, certains affirmant que leur utilisation aurait pu changer la donne. Pourtant, réduire la lutte contre les gangs à une simple question d’équipement est une erreur. La priorité doit être une meilleure organisation des forces de sécurité et une coopération efficace entre tous les acteurs impliqués.

Le problème est bien plus profond. La PNH fait face à des défis structurels qui entravent son efficacité. La question clé reste celle de son organisation et de sa capacité à coordonner ses actions avec les autres entités impliquées dans la sécurité nationale. Le Task Force mis en place par la Primature avec l’appui du Conseil presidentiel de Transition (CPT) constitue une initiative majeure. Certes, le CPT fait l’objet de critiques, mais sa participation à ce dispositif est une avancée qu’il serait irresponsable d’ignorer.

Aujourd’hui, il est crucial de ne pas alimenter des divisions inutiles. La PNH, les autorités gouvernementales, la force multinationale, la presse, la société civile et la communauté internationale ont tous un rôle à jouer dans la reconstruction de la sécurité nationale. Haïti ne pourra se relever que par une action collective, loin des querelles institutionnelles et des accusations stériles. Il est temps de dépasser les discours et de se concentrer sur l’essentiel : la restauration de l’ordre et de la paix.

Max Cantave Jacques