Les gardes côtières sont là pour nous empêcher de sortir, pas pour nous aider à nous en sortir.
Les gardes côtières sont là pour nous empêcher de sortir, pas pour nous aider à nous en sortir.
La garde côtière américaine a déployé l’un de ses principaux coupeurs pour patrouiller au large de Port-au-Prince, à la demande du gouvernement d’Haïti et en étroite coordination avec le Département d’État américain. Ce navire de 270 pieds (82 mètres) pour patrouiller dans les eaux près de la capitale est un signe du soutien des États-Unis, pour aider le pays à faire face à l’insécurité, mais d’autres objectifs seraient en vue, car les navires de la Garde côtière se coordonnent souvent avec leurs équivalents haïtiens plus au large au nord-ouest du pays pour freiner le flux migratoire des Haïtiens qui cherchent à venir aux États-Unis.
Le gouvernement haïtien demande une force de frappe internationale spécialisée qui puisse réagir rapidement et repousser les gangs. Le secrétaire général de l’ONU a soutenu la demande, demandant au Conseil de sécurité dans une lettre dimanche de soutenir une force de réaction rapide pour sécuriser un couloir humanitaire pour la livraison de carburant, d’eau et de fournitures médicales indispensables. Alors que le département de la Sécurité intérieure s’est discrètement préparé à un flux sans précédent de réfugiés à travers le détroit de Floride. Le Pentagone a imaginé ce qu’il ferait si des gangs lourdement armés prenaient le contrôle des ports maritimes et des dépôts de carburant du pays, déclenchant une grave crise humanitaire et sécuritaire.
« Le président des États-Unis, le vice-président, le secrétaire d’État sont très concentrés sur Haïti. Nous nous efforçons d’éviter les erreurs du passé », a déclaré mercredi un haut responsable de l’administration. “Mais en ce moment, vraiment, l’accent est mis sur la situation humanitaire et la sécurité sanitaire, les mesures immédiates que nous prenons pour tenir responsables ceux qui sont derrière une grande partie des gangs et des activités de sécurité.”
Maintenant, la situation difficile que les responsables américains avaient prévue depuis longtemps est arrivée. Le gouvernement haïtien et le secrétaire général des Nations Unies plaident pour une intervention militaire internationale alors que le pays échappe à tout contrôle, de puissants gangs armés bloquant l’accès aux principales routes, aux ports et au principal terminal de carburant de Port-au-Prince. Ils appellent à une force armée de réaction rapide qui établirait des couloirs humanitaires en Haïti, facilitant la distribution de carburant, d’eau et de fournitures médicales essentielles pour contrecarrer une épidémie croissante de choléra mortel d’origine hydrique.
Dans chacun de ses exercices de planification, l’armée américaine ne dirige jamais l’effort pour reprendre le territoire haïtien et elle ne fait jamais cavalier seul. Une coalition mondiale, organisée et soutenue par Washington, ouvrirait la voie. Pourtant, on ne sait pas si la planification d’urgence américaine tiendra le coup, ni Washington, ni les partenaires internationaux sur lesquels il prévoyait de s’appuyer, n’exprimant la moindre volonté d’engager des troupes dans la mission. Autant dire que les navires qui baignent dans nos ports sont là pour bloquer d’éventuels migrants qui fuiraient la misère et l’insécurité du pays.
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