Le Choléra se porte plutôt bien, il mène sa route à bon train. L’UNICEF s’inquiète.
Le Choléra se porte plutôt bien, il mène sa route à bon train. L’UNICEF s’inquiète.
Le rapport le plus récent du MSPP indique qu’il enquête sur 111 cas suspects de choléra. Les plus grands nombres se trouvent à Cité Soleil, où le premier cas a été signalé cette semaine, Plus tôt dans la semaine, Dr Alex Larsen, le ministre de la santé publique et de la population avait confirmé au moins huit décès, dont deux dans un établissement médical, mais la maladie est en train de se propager comme une traînée de poudre à travers le pays, puisque la population a un accès limité aux services de santé, d’eau et d’hygiène de base en raison de l’insécurité et des troubles occasionnés par les revendications de rues.
La maladie d’origine hydrique menace le bien-être et la santé de 1,2 million d’enfants à Port-au-Prince, a averti l’UNICEF, qui affirme avoir placé des milliers de tablettes de purification d’eau, de pains de savon et de bidons de chlore dans la capitale, mais il a besoin d’un moyen de les livrer en toute sécurité et de carburant pour ses véhicules. M. Bruno Maes, le représentant de l’UNICEF en Haïti soulignait que “Pour réduire les risques d’une épidémie majeure, notre préoccupation la plus urgente n’est pas seulement d’acheter et de livrer de l’eau potable, du chlore et du savon, mais de trouver des moyens d’atteindre les familles les plus pauvres dans les zones contrôlées par les gangs”.
Transmis par une bactérie dans les aliments et l’eau, le choléra provoque des vomissements et de la diarrhée et peut entraîner la mort si la personne infectée n’est pas rapidement traitée avec une solution buvable pour restaurer les liquides perdus. La clé pour prévenir la maladie est le lavage des mains avec du savon et de l’eau propre, ainsi que l’accès à l’eau potable. “Dans certaines régions, l’accès aux services de base tels que l’eau traitée, l’hygiène et l’assainissement est pratiquement coupé, renforçant les conditions propices à la propagation du choléra”, a déclaré l’ONU qui prévoit de renforcer ses efforts en Haïti malgré la pénurie de carburant et d’autres difficultés, et repositionner les ressources existantes là où elles le pourraient.
Dans un communiqué de presse, l’ONU a déclaré que l’organisme mondial et la communauté humanitaire en Haïti “sont profondément préoccupés par les graves conséquences du blocage du terminal de Varreux sur la situation humanitaire, en particulier la résurgence du choléra”. Au cours des dernières semaines, les centres de santé ont fermé et d’autres sont sur le point de fermer dans les prochains jours à mesure que leurs réserves de carburant s’épuisent. Les services de traitement de l’eau par la Direction nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement d’Haïti ont été interrompus, ainsi que ceux des sociétés privées de production et de distribution d’eau. “L’accès à l’eau potable, à l’assainissement et aux soins de santé est gravement perturbé, ce qui est essentiel pour prévenir et répondre rapidement au choléra”, a déclaré l’ONU.
Les flux de carburant étant bloqués, 17 des 22 principales installations médicales d’Haïti risquent de fermer faute de carburant, et 50 000 enfants et nouveau-nés pourraient ne pas recevoir de soins médicaux dans les semaines à venir, tandis que pas moins de 7 000 victimes de violences sexuelles pourraient être laissé sans traitement d’ici la fin de l’année, a souligné l’agence. De plus, les trois quarts des principaux hôpitaux d’Haïti ne fournissent pas de services réguliers en raison de la crise du carburant, de l’augmentation de la violence et des pillages. Les conditions précaires dans les 36 camps spontanés de la zone métropolitaine de Port-au-Prince qui abritent plus de 21 000 personnes déplacées par la récente violence des gangs sont particulièrement préoccupantes dans la recrudescence du choléra.
Hemerson Maurissaint
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