Haïti-crise : L’ONU appelle à la création d’un couloir humanitaire.
Haïti-crise : L’ONU appelle à la création d’un couloir humanitaire.
Les Nations Unies et la communauté humanitaire en Haïti sont profondément préoccupées par les graves conséquences du blocage du Terminal Varreux sur la situation humanitaire, notamment la résurgence du choléra, et appellent à l’ouverture immédiate d’un couloir humanitaire afin de permettre la sortie du carburant pour répondre aux besoins urgents de la population.
Le blocage du Terminal de Varreux, principal point d’entrée du carburant en Haïti, entraîne depuis de nombreuses semaines des fermetures de centres de santé, et provoque l’interruption des services de traitement d’eau de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement d’Haïti (DINEPA) et d’entreprises privées de production et distribution d’eau traitée. L’accès à de l’eau potable, à l’assainissement et aux soins de santé s’en trouve gravement perturbé, alors qu’il est essentiel pour prévenir et répondre rapidement au choléra.
La crise que traverse Haïti affecte la population sur l’ensemble du territoire et les personnes les plus vulnérables sont les premières à souffrir du blocage. Avec la détérioration des conditions de fonctionnement de nombreux centres de santé et d’hôpitaux, les patients souffrant de maladie chronique, les femmes enceintes, les enfants et les nouveau-nés sont les premiers touchés par la difficulté d’accéder aux soins de santé de base. Au cours des trois prochains mois, quelque 28 900 femmes enceintes et plus de 28 000 nouveau-nés risquent de ne pas recevoir de soins de santé, tandis que 9 965 complications obstétriques ne seraient pas prises en charge. Par ailleurs, la crise du carburant pourrait aggraver encore davantage l’insécurité alimentaire dans le pays, qui atteindrait déjà 45 pour cent de la population selon les projections réalisées en mars 2022.
Les Nations Unies et les partenaires humanitaires s’inquiètent particulièrement de la situation précaire dans les 36 sites spontanés de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, qui comptent quelque 21 600 déplacés par les récentes violences entre gangs. Dans certaines zones, l’accès aux services de base tels que l’eau, l’hygiène et l’assainissement est pratiquement coupé, renforçant les conditions propices à la propagation du choléra.
S’il peut être mortel sans prise en charge médicale immédiate, le choléra est évitable et traitable. Avec plus de 52 cas suspects de choléra et 5 confirmés par les autorités sanitaires, il est encore temps d’enrayer la propagation de la maladie.
Les Nations Unies et ses partenaires rappellent l’importance du respect des principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance dans l’établissement et le maintien de l’accès aux populations touchées par une situation d’urgence.
À lire :L’ONU soutient les efforts du gouvernement suite à l’épidémie de choléra en Haïti
Hemerson Maurissaint
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