Le chef de gang “Izo 5 segond” a sorti sa musique de rap.
Le chef de gang “Izo 5 segond” a sorti sa musique de rap.
Il y a maintenant plus d’une semaine que Izo 5 Segond a sorti une musique de rap, où il accuse le gouvernement haïtien de les avoir armés de fusils d’assaut , et de les utiliser pour exécuter ses ordres. Et dans les paroles des couplets, il soutient en créole que la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les masses pauvres est la faute des autorités publiques. Ces affirmations ciblent directement les politiques, alors qu’un rapport de la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion, CNDDR, rédigé en Novembre 2019, révèle que 11 familles issues du secteur privé des affaires entretiennent le commerce florissant des armes et minutions à travers le pays. A ce jour le grand public n’a jamais pris connaissance des noms de ces familles.
Izo 5 Segond dirige l’un des bidonvilles les plus pauvres d’Haïti et des repaires de kidnapping les plus notoires ; Village de Dieu, où cinq policiers haïtiens ont été tués plus tôt cette année lors d’une intervention. Leur corps n’ont pas été rendu. Maintenant, le chef de gang, lié à des dizaines d’enlèvements, essaie d’utiliser sa voix pour rallier une population vulnérable.
Le refrain en créole.
Si w wè nou pa gen bon lopital,
se fòt yo
Si lekòl yo pa ka fonksyone, se fòt yo!
Si tout jèn yo kite peyi a,
se fòt yo!
Wi, se fòt yo!
Dans son track, le chef de gang et rappeur en herbe scande aussi des menaces. Il prévient qu’après leur avoir fourni des Galils, des fusils automatiques de fabrication israélienne, la police serait mal avisée d’essayer de les récupérer. “Le gouvernement est entré dans le ghetto / Il nous a donné des Galils […]
De qui ont-ils envoyé les récupérer ?
Vous verrez qu’ils nous ont quand même envoyé la police.
Les gangs qui se sont unis sous la bannière de la famille et des alliés du G-9, contrôlent une partie importante de la capitale haïtienne. Ils ont beaucoup d’armes et beaucoup d’argent, alors que le gouvernement est en train de s’effondrer. Ils sont dirigés par Jimmy Chérizier dit ” Barbecue“, ancien policier devenu chef de gang , qui se présente comme un sauveur de la rue , en parlant de la misère lamentable du pays et des inégalités inacceptables. “Ces gens nous prennent pour des animaux, nous sommes pires à leurs yeux. Ils partent avec l’argent du peuple. ils n’ont même pas pris la peine de construire un hôpital. Je parle aussi bien de l’opposition que du pouvoir, Ils gaspillent l’argent. Regardez les ordures dans la ville“, affirme Jimmy Chérizier.
Gédéon Jean, avocat des droits humains et directeur du Centre d’analyse et de recherche en droits humains d’Haïti, qui suit le phénomène des enlèvements en Haïti et la montée des gangs, a cité la chanson dans son dernier rapport comme exemple de la façon dont les gangs en Haïti sont sur le point de devenir un proto-État. En utilisant la technologie et, dans certains cas, leurs propres médias en ligne, les chefs de gangs tentent de rallier la population à leur cause , qui est la lutte contre la misère vécue par la population.
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