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C’était un 29 mars, ils nous ont forcés à nous vêtir de blanc.
Parce que le blanc représente pour eux la pureté, la beauté.
Il fallait une couleur spéciale à la hauteur de cet événement spécial.
LA SAINTE CONSTITUTION DE 1987.
Bien avant on avait organisé un référendum, une fois de plus ils nous ont bourrés la tête en chantant les merveilles de cette nouvelle constitution anti-macoute via l’article 291.
Le OUI l’a emporté à plus de 65 % et tout le monde était content, aux anges, sauf les premiers condamnés, c’est à dire les Macoutes, les Duvalieriste.
Mais quelques années plus tard, on s’est réveillés avec la gueule de bois, 30 ans plus tard les mêmes pères de la constitution, les mêmes scribes, les mêmes propagandistes proposent un autre texte et se mettent en pôle position pour la réécrire…
On avait voulu casser le pouvoir du Président après 30 ans de dictature, nous avions mis au monde un nouveau monstre : le Parlement.
Ils ont tout raflé, et, cerise sur le gâteau, ils ont dirigé le pays directement dans des élections indirectes…
La guerre est déjà déclarée ; des secteurs annoncent déjà la couleur, ce sera leur constitution une fois de plus taillée sur mesure ; c’est une chasse gardée, il y a des privilèges à ne pas toucher.
Les grands perdants on les connait déjà, ils se nomment Dieusibon, Istouamène, Asefi, Mafifi, Dieuseul, Alcinette, Yabezwen, Yajou…bref le gros peuple.
Rien de nouveau sous le soleil, rien de nouveau en Haïti ; sauf qu’on ne le dira pas aux jeunes d’aujourd’hui.
Pour des raisons inavouées de part et d’autre on crie aux loups, on réclame une nouvelle constitution.
Cependant chaque groupe se bat pour en assurer la paternité ; et 30 ans plus tard comme aujourd’hui on se battra pour en écrire une autre pour les mêmes raisons…
Et on nous forcera une fois de plus à nous vêtir de blanc…comme des mardigras.
De quel mal souffrons-nous vraiment… ?
Raphaël Théoma Daniel
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