Editorial : La presse haïtienne, entre trahison et espoir – Une nation en sursis

Crédit photo : Dieugo André

Editorial : La presse haïtienne, entre trahison et espoir – Une nation en sursis

Haïti se réveille chaque jour avec un sentiment de plus en plus profond de désespoir, pris en étau entre la violence des gangs et l’irresponsabilité de certains médias. Ce pays, autrefois porteur d’espoirs révolutionnaires, semble aujourd’hui à la dérive, alimenté par une presse qui, au lieu de construire, a choisi de détruire. Ces médias, qui étaient censés être les porte-voix du peuple, sont devenus les agents de l’apocalypse, manipulant, désinformant, et attisant les divisions.

Comment expliquer qu’une profession aussi noble que le journalisme, qui a pour mission de rendre la vérité accessible, devienne un terrain de manipulation et de sensationnalisme ? Pourquoi cette presse ne joue-t-elle pas son rôle de guide, de phare, dans un pays en crise ? Pourquoi cette quête incessante de titres choc et de mensonges pour alimenter un système qui ne fait que renforcer le chaos ?

Haïti est déjà en proie à une profonde crise, et cette crise est exacerbée par des médias qui refusent de participer à la réconciliation. Là où la presse pourrait favoriser l’unité, elle se laisse entraîner dans une surenchère de violence verbale et de fausses informations. Les citoyens sont manipulés, la vérité se perd, et le pays s’enfonce un peu plus chaque jour.

Il est temps que la presse haïtienne se reprenne. Haïti n’a plus de temps à perdre avec les querelles stériles et la manipulation. Le pays doit se reconstruire, et cette reconstruction passe par un journalisme responsable, intègre et engagé. La presse doit retrouver sa mission première : éclairer, questionner, proposer des solutions, et non exacerber les fractures. Elle doit devenir un catalyseur de transformation, une force de progrès et d’unité, et non de destruction.

Les véritables fils et filles d’Haïti savent qu’il est encore temps de changer la trajectoire. Mais cela nécessite une presse qui se réinvente, qui cesse de se nourrir des souffrances du peuple pour les transformer en un élan de solidarité. La reconstruction de ce pays commence aujourd’hui, et cela passe par une presse véritablement engagée, au service de l’intérêt national. Haïti mérite mieux, et la presse peut y contribuer. Il est temps de le prouver.

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