Haïti-crise: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau incite la communauté internationale à agir.
Haïti-crise: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau incite la communauté internationale à agir.
À New York, la réunion de ce mercredi 21 Septembre à l’Assemblée générale des Nations Unies était fortement axée sur la situation sécuritaire en Haïti,dont le Canada a fait une priorité absolue. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, a convoqué divers responsables du groupe consultatif ad hoc du Conseil économique et social de L’ONU sur Haïti. « Nous avons beaucoup de travail à faire pour aider Haïti à rétablir la stabilité et la prospérité, pour protéger les citoyens et pour redonner une confiance et une direction à la Perle des Antilles », a -t-il déclaré en entrant à la réunion. Ces propos du leader canadien ont été rapportés par le journal “Le Devoir.
Le Premier ministre canadien veut susciter un sentiment d’urgence concernant la crise en Haïti et discuter de la manière dont la communauté internationale peut aider, en ce sens un groupe composé de pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que des États-Unis et de la France a été formé. Haïti était représenté par le ministre des Affaires étrangères Jean Victor Généus et le ministre des Finances Michel Patrick Boisvert. En plus de la réunion de mercredi, le Canada et les États-Unis co-organiseront vendredi un événement de donateurs de haut niveau pour collecter des fonds pour la police nationale mal équipée , qui, selon les deux nations, est la solution à l’insécurité et les problèmes de gangs. « Nous intensifions notre leadership et c’est un signal que nous prenons la situation très au sérieux et que nous la suivons de très près et que la communauté internationale doit se rassembler et soutenir Haïti », a déclaré Sébastien Carrière, ambassadeur du Canada à Port-au-Prince.
Pour le Canada, cette priorité est la police haïtienne, qui s’est retrouvée surmenée lorsque des gangs sont descendus dans les rues la semaine dernière, et ont tenté de bloquer la livraison de carburant dans les stations au milieu du chaos. Cette année seulement, le Canada a fourni 42 millions de dollars canadiens pour soutenir la police haïtienne, dont 10 millions de dollars à un fonds contrôlé par l’ONU. Cependant, le fond n’est pas encore suffisant pour équiper la police et financer un projet d’inspection des conteneurs dans les ports maritimes du pays qui sera géré par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. M. Trudeau a annoncé plus tard une contribution de 20 millions de dollars canadiens pour aider Haïti. L’aide s’ajoute au soutien aux travaux de reconstruction à la suite du tremblement de terre de 2021 dans le sud du pays, dont près de 70 millions de dollars annoncés plus tôt cette année pour renforcer le secteur de la sécurité.
Alors qu’Haïti plongeait dans l’anarchie la semaine dernière après l’annonce d’une augmentation du prix du carburant, les diplomates étrangers à Port-au-Prince, à Washington et ailleurs semblaient désemparés. Lors d’une réunion à l’Organisation des États américains, le président dominicain Luis Abinader, dont les appels au retour des Casques bleus des Nations Unies en Haïti ont jusqu’à présent été ignorés, est devenu le premier à s’exprimer, exigeant publiquement une action audacieuse des dirigeants régionaux. “La situation actuelle pourrait être définie comme une guerre civile de faible intensité“, soutient Abinader. Après le discours de ce dernier, les responsables ont confirmé que Le Premier ministre canadien Justin Trudeau prévoyait d’aborder la question d’Haïti lors de l’Assemblée générale dans le cadre d’un effort continu pour coordonner les efforts des donateurs dans le pays et voir comment ils peuvent aider à sortir d’une impasse politique en cours.
Les récentes réformes dans les ports pour récupérer au moins 600 millions de dollars de revenus perdus ont entraîné une augmentation des revenus du gouvernement d’environ 20%, mais cela alimente également les protestations. Les personnes impliquées dans un marché noir du carburant florissant ainsi que dans la contrebande et les importations illégales d’armes sont soupçonnées d’attiser la violence en cours.
C’est là qu’intervient la réunion des donateurs de vendredi. Le Canada co-organise la réunion avec les États-Unis, et il sera fortement axé sur des contributions pour le fonds des Nations Unies et le projet de conteneurs afin de resserrer l’examen des ports du pays, un plan dont le Premier ministre Ariel Henry en a fait l’une de ses priorités.
Certains manifestants, en dénonçant la hausse du coût de la vie, ont pillé des entrepôts caritatifs et gouvernementaux, érigé des barricades enflammées pour bloquer les routes et attaqué des banques, des ambassades étrangères et les domiciles de partisans du gouvernement et de membres du secteur privé. Un rapport récemment publié par l’ONU a déclaré que la détérioration des conditions macroéconomiques d’Haïti, l’instabilité sociopolitique et la réduction de la production agricole exacerbent le manque alarmant de nourriture. En outre, l’accès réduit à l’aide humanitaire, en raison d’un manque de financement et de l’augmentation des coûts de livraison résultant des prix élevés du carburant et des marchandises, pose un problème supplémentaire. Les défenseurs d’Haïti ont déclaré que même si les questions de sécurité et la crise politique seront naturellement au centre des discussions sur Haïti à l’Assemblée générale, le Canada et d’autres membres de la communauté internationale devraient également maintenir l’aide au développement en tête de l’ordre du jour.
Hemerson Maurissaint
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