Assassinat de l’ex Président Jovenel Moise : Newton Saint Juste, l’irréductible Avocat.
Assassinat de l’ex Président Jovenel Moise : Newton Saint Juste, l’irréductible Avocat.
L’avocat bien connu Maitre Newton Saint Juste, persiste là ou la Justice Haïtienne traine les pieds dans ce dossier vieux de 9 mois déjà. Sa lettre à l’Honorable Anthony J. BLINKIN Secrétaire d’Etat des Etats-Unis autour d’une somme de 20 millions de dollars Us qui auraient été utilisés dans le système bancaire dominicain pour assassiner l’ex chef d’Etat Haïtien, en était la preuve.
Dans cette lettre datée du 18 avril 2022, l’avocat haïtien qui n’était pas à sa première démarche dans le cadre de ce dossier, voulait attirer l’attention des autorités internationales, notamment celles des USA sur un ensemble de pistes à explorer en vue de faire toute la lumière sur ce crime crapuleux.
Selon les explications fournies par le défenseur des droits de la personne en Haïti, des cas de blanchiment d’argent pourrait servir d’écran aux assassins de l’ex premier citoyen du Pays. Le système bancaire dominicain était connu pour sa porosité, et la possibilité pour les assassins de s’en servir pour exécuter leurs forfaits n’étaient pas à négliger, dit l’avocat dans cette lettre dont l’Agence en ligne Le Louverture avait reçu une copie.
Une lettre que nous publions dans son intégralité sur notre page pour l’édification de nos lecteurs et du public.
Je suis Newton Louis St Juste, avocat au Barreau de Port-au-Prince, militant indépendant des droits humains, avocat de l’ancien Président Jean Bertrand Aristide en 2012 et l’un des avocats engagés par l’État haïtien pour défendre ses droits et intérêts supérieurs par voie amiable et/ou judiciaire, dans le cadre des contrats signés avec des entreprises privées pour la fourniture de biens et services.
Je m’empresse de vous écrire en vue de vous informer qu’à ma diligence, une lettre à titre de dénonciation, a été déposée le 4 avril 2022 au Parquet de Santo Domingo aux fins d’ouvrir une enquête suite aux révélations selon lesquelles 20 Millions de dollars américains auraient passé par le système bancaire dominicain pour assassiner l’ancien Président haïtien, Jovenel MOISE, le 7 juillet 2021. Ce qui constitue à priori des actes de blanchiment d’argent liés au terrorisme en particulier et à la criminalité transnationale en général, représentant une préoccupation majeure les Etats du monde entier qui ne cessent d’adopter des conventions et mécanismes pour protéger nos sociétés de ces fléaux.[1]
A ce titre, il faut rappeler que la loi signée par le Président Joe R. BIDEN le 15 mars 2022 exige des Agences d’investigation américaines une enquête détaillée des événements qui ont conduit à l’assassinat de l’ancien président Jovenel MOISE, incluant l’identification des personnes étrangères liées à cet l’assassinat qui auraient précédemment travaillé comme contractants ou informateurs pour le Gouvernement des États-Unis. Il en infère que cette loi habilite les Agences d’investigation américaines à enquêter sur rôle joué par le système bancaire dominicain dans l’assassinat de l’ancien Président haïtien, conformément au KYC (Know Your Client) et AML (Anti-Money Laundering), mécanismes obligatoires imposés aux systèmes bancaires du monde entier par les États-Unis.
Honorable Antony J. BLINKEN,
Dans ce contexte dominé par des crises mondiales et régionales, permettez que j’attire votre attention sur trois choses :
D’abord, l’argent sale est la plus grande menace pour notre monde fondé sur la globalisation des échanges, la libre circulation des capitaux, l’interdépendance croissante des économies. L’infiltration et la contamination du système financier mondial peut livrer nos sociétés aux mains des terroristes et le contrôle du système bancaire d’un pays par le crime organisé, si petit qu’il soit, peut conduire à celui des plus grands pays et provoquer des dégâts irréparables dans notre monde de plus en plus en proie à l’agression. En ce sens, il s’avère impérieux que les agences d’enquête américaines compétentes étendent leurs enquêtes sur les révélations de blanchiment d’argent présumé en République dominicaine qui serait à la base de l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moise. De plus, le territoire dominicain étant le dernier point de transit utilisé par les tueurs à gages colombiens recrutés pour perpétrer ce crime, devrait aider à collecter d’importants éléments d’information dans le cadre de l’enquête exigée par la Loi
Ensuite, les préoccupations exprimées dans la Loi du 15 avril concernant l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président haïtien exigée par le Congrès américain en janvier dernier signifieraient la volonté des Etats-Unis de corriger un mauvais précèdent dans notre hémisphère. Cependant, l’enquête américaine initiée immédiatement après l’assassinat, conduite par des Organes placés sous le contrôle du Pouvoir Exécutif américain comme le FBI et le Homeland Security, n’a jusqu’ici produit que des résultats préliminaires biaisés ne reflétant aucune velléité de mettre à la disposition de la justice les auteurs intellectuels de ce crime odieux, surtout ceux de nationalité américaine ou qui ont servi les intérêts des Etats-Unis dans un passé récent.[2] Par exemple, ce crime a été planifié aux États-Unis par les citoyens Américains Antonio Intriago, Walter Veintemilla et Archange Pretel Ortiz. Ces trois citoyens américains sont les propriétaires des entreprises Counter Terrorist Unit (CTU) et Worldwide Capital Lending Group engagées aux États-Unis dans des conditions non élucidées pour planifier, recruter des criminels colombiens et orchestrer le crime. Antonio Intriago était en Haïti trois semaines avant le meurtre pour tout coordonner sur le terrain et a même contacté l’Ambassade américaine en Haïti. Walter Veintemilla a financé le recrutement des assassins colombiens. Arcangel Pretel Ortiz, informateur de DEA en 2015, a dit aux criminels colombiens selon certains d’entre eux détenus en Haïti que le Gouvernement américain était au courant de leur présence et de leur travail en Haïti. Et ces deux principaux suspects de l’assassinat ont été interrogés par le FBI mais n’ont pas été arrêtés comme les nommés Rodolphe Jaar, l’ex militaire colombien Antonio Palacios et l’ancien Sénateur haïtien John Joël Joseph. Le FBI les a recherchés et arrêtés en Jamaïque et en République Dominicaine, c’est-à-dire en dehors du territoire américain, tandis qu’Arcangel Pretel Ortiz, Antonio Intriago et Walter Veintemilla sont en Floride, apparemment cachés et protégés pour les services rendus antérieurement.[3] Il est crucial que l’enquête qui se réalise actuellement aux USA lève tout doute sur une éventuelle implication active ou passive des USA dans ce crime en traitant tous les suspects de la même manière et sans préjugé.[4]
Enfin, les révélations d’actes présumés de blanchiment des avoirs en République dominicaine aux fins de perpétrer cet assassinat sont une opportunité unique offerte aux Etats-Unis pour montrer sa bonne foi dans ce dossier et surtout pour envoyer un message au monde entier qui doute de plus en plus que les Etats-Unis sont encore les défenseurs de la Vérité, du Droit et de la Justice, ces valeurs qui ont propulsé l’Amérique sur le toit du monde libre. Les Etats-Unis se sont érigés en gendarme financier du monde, établissant des normes contre le blanchiment d’argent lié au terrorisme, dénonçant, combattant les criminels financiers et imposant des sanctions drastiques contre des oligarques russes jusqu’aux extrémités du monde très loin de ses frontières. Ces récentes sanctions risquent d’être mal vues si les États-Unis décident de fermer les yeux sur des actes de blanchiment d’argent et de terrorisme commis non loin de leurs frontières contre un président élu qui a fait preuve d’une totale loyauté envers les politiques américaines dans la région et les a aveuglément soutenues et surtout un pays dont ils se targuent d’être un allié et un ami. Il en va de même des lois sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme que les États du monde entier ont été contraints d’adopter sous la pression américaine après les attentats du 11 septembre 2001.
Honorable Antony J. BLINKEN,
Les circonstances entourant l’assassinat de l’ancien Président haïtien montrent que notre monde n’est pas à l’abri de la domination de l’argent sale, surtout lorsque les criminels financiers et les terroristes parviennent à contrôler en toute impunité le système bancaire d’un pays. Il est inutile de rappeler que tout a commencé aux Etats-Unis avec des citoyens américains en violation des lois américaines. Il est logique d’oser de dire que les premiers individus qui devaient être arrêtés et emprisonnés sont ceux-là qui ont planifié cet acte terroriste à Doral, en Floride. L’utilisation du territoire américain pour perpétrer cet acte terroriste devrait préoccuper l’administration BIDEN, qui risque d’entrer dans l’histoire en tant que facilitateur de l’assassinat d’un président en exercice par la petite porte si les mesures appropriées ne sont pas prises pour juger aux États-Unis ou aider à juger en Haïti les Américains clairement impliqués dans ce complot et ailleurs les auteurs intellectuels de ce crime, c’est-à-dire ceux qui l’ont préparé et financé aux États-Unis et ailleurs.
La volonté des Etats-Unis d’enquêter sur l’assassinat de l’ancien Président Jovenel MOISE et de juger les assassins doit être réelle. Elle doit viser les auteurs intellectuels qui ont financé, planifié ce crime et utilisé les territoires et systèmes bancaires américain, panaméen, dominicain, colombien, haïtien ou autres. Cette enquête ne doit pas épargner les fonctionnaires de ces pays qui ont participé à des actes de corruption, de blanchiment d’argent et de terrorisme ayant abouti au crime du 7 juillet 2021.[5]
Donc, toute enquête sérieuse et objective doit viser avant toute chose les concepteurs du crime aux Etats-Unis à savoir Arcangel Pretel Ortiz, Walter Veintemilla et Antonio Intriago sans considération des services antérieurs rendus aux agences d’investigation américaines et ceux qui auraient pourvu les terroristes en argent et moyens de toutes sortes à travers le territoire et le système bancaire dominicain.
Convaincu que ces considérations attireront l’Administration BIDEN dans l’application de la loi du 15 mars 2022, je vous prie d’agréer Monsieur le Secrétaire d’Etat l’expression de ma plus haute considération.
Newton Louis St Juste, avocat
Dossier à suivre avec l’Agence en Ligne le Louverture.
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